Mardi 30 novembre 2010, Versailles et son château étaient froids mais ensoleillés et l'expo Takashi Murakami nous a bien plu et fait sourire, Dominique, Viviane, Franck et moi.
Pourquoi me direz vous ? D'abord un petit sourire vers le maitre qui très habilement fait une sorte de provocation et fait aussi enrager la gent huppée bien pensante locale, ça plait bien. C'est un reste d'oripeaux "harakiri" d'adolescence. [ici "Tongari-kun dans le salon d'Hercule]
D'abord un grand merci à Takashi, Domie et Franck qui nous ont ramenés au château de Versailles. Par beau temps ça vaut le déplacement, d'abord pour la contemplation royale de l'Histoire et des beaux salons. Et ce jour là tout particulièrement, à cause de la belle lumière d'un air froid et sec. Sans eux 3, nous aurions mis plus de temps à revenir en ces lieux magnifiques sans doute trop près de nous !
En revanche l'exposition en elle même n'est qu'un brillant foutage de gueules. Il n'y manque qu'une bataille de bouses de vaches sacrées
fluo, incrustées de diamants sur les prairies mangas et des entartrages des visiteurs à coup de gâteau traditionnel Japonais. Les "œuvres" n'ont aucun intérêt (pour moi), autre que provoquer une réflexion sur la cohabitation temporaire de l'air du temps et du patrimoine.
Je cite Jean-Jacques Aillagon président de l'établissement public "château de Versailles" : "La confrontation de la célébrité de Takashi et de celle du château permet de mesurer à quel point,
par dessus les siècles..., les chefs d'œuvres du passé savent dialoguer avec ceux du présent...". Là je me marre encore, où va t'il chercher pareilles inepties ? Ha oui c'est vrai il est payé pour ça et il doit s'y connaitre puisque ancien ministre de la culture ! Vous l'entendez vous, le dialogue entre les personnages ridicules de manga [Kaikaï et Kiki - salon de Vénus] perchés sur une Terre symbolique (ndlr : où les fleurs exubérantes symbolisent l'art traditionnel Japonais et l'écologie indispensable en ce siècle) et la statue guerrière ? Ben nan, pas moi, j'entends pas. Juste le rire des petites nanas Japonaises qui cliquent à tout va pour emporter un max de souvenirs quasiment sans un regard pour les décors fabuleux d'il y a plus de 3 siècles. J'entends aussi le silence atterré des visiteurs qui n'osent pas exprimer leur réserve de peur de paraitre ridicules. Plus loin des petits champignons nous invitent avec leurs petits yeux à un regard rétrospectif sur la catastrophe des bombardements nucléaires. hihi, ça coûte pas cher hein Takashi !
Hé oui, les champignons atomiques ! L'allusion artistique degré zéro quoi. Mais du coup ça donnerait presque un sens à ces petits machins ridicules. Ressaisissons nous, ça n'est encore une fois que de la provoc'. Ce qui est d'ailleurs une bonne chose. Le provoqué réfléchit à ce qu'on lui dit être de l'art. [Kinoko Isu Medium & Large -Salon de Mercure] et s'interroger sur ce qu'il pourrait être.
Là, au salon de la Guerre, on est sans doute en plein érotisme provoqué par des bouffées de chaleur torrides venues du Roi Soleil. Héhé, aurait-il été émoustillé par cette reine de mangas ? Sans doute s'il aimait les fortes poitrines et petites fesses ! Mais Takashi n'est pas dupe du rôle : " Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice (ndlr : vous en fait) au pays des merveilles et bavarde (ndlr : avec le passé) ...". Il nous renvoie aux merveilles de l'enfance. OK bien joué. [Miss Koko ou Ko2 - salon de la Guerre]
Laurent Le Bon, commissaire de l'expo a finalement les mots justes : "Ce moment unique [ndlr : l'expo] veut avant tout susciter la réflexion sur la contemporanéité de nos monuments et l'indispensable nécessité de la création de notre temps". Si si réfléchissez il a raison.
En conclusion, toute personnelle, je crains que dans 300 ans, Takashi Murakami soit totalement oublié...à la différence du château de Versailles. [Galerie des glaces]. Quand au trait
d'union malicieux entre le passé glorieux de Louis XIV et la modernité
nippone, j'en ris encore. Dernier point positif, une visite éclair faute de temps à l'exposition "Sciences et curiosités à la Cour de Versailles, qui donne envie de revenir plus posément. Mais pourquoi si peu de comm' sur cette expo là ? L'explication doit être dans le régime bling bling qui hélas nous gouverne.