Consommation d'eau des golfs

Les golfs sont souvent vilipendés comme trop grands consommateurs d'eau, par des pourfendeurs du golf, "activité de riches oisifs".

Parce que j'aime pratiquer cette activité,  sans être ni riche ni oisif, ces attaques m'agacent. Aussi, j'ai essayé de  trouver des chiffres objectifs. Ce n'est pas facile, les différentes sources ne se recoupent pas précisément.

D'abord, un Français consomme  en eau potable (selon les sources) environ 70 à 100 m3 par an soit de 190 à 270 litres par jour (boisson, hygiène, cuisine,..) et il est prélevé sur le territoire 34 milliard de m3 d'eau par an en France (500 m3 par Français) :

• 19,1 milliards de m3 pour la production d’électricité
•   6 milliards de m3 pour l'eau potable
•   4,8 milliards de m3 pour l'irrigation
•   3,6 milliards de m3 pour l'industrie

(source MEEDDM  )
Ne pas se focaliser sur les 19,1 mds de m3 de production d'électricité car 93 % retournent au milieu naturel.

Question : quel est le potentiel annuel ? Les prélèvements en eau représentent en  France environ 20 à 25 % (CNRS) de la ressource annuelle disponible. Ce pourcentage est comparable à celui d'autres grands pays européens ( l'Irlande, la Suède et la Norvège qui ne prélèvent que 2 %). Donc on ne manque pas d'eau en France.

Et les golfs me direz vous ?

Et bien, selon un rapport de 2002 du Sénat sur des données de 1995, un hectare de golf absorbe annuellement en moyenne 6800 m3/an (3 800 m3/an et par ha pour un golf rustique et 13 000 pour un golf "haut de gamme").
Un golf haut de gamme irrigue en moyenne la moitié de sa surface (30 ha sur une surface moyenne de 65 ha pour un 18 trous), tandis qu'un golf rustique n'en irrigue que moins de 15 % (4 ha sur une superficie moyenne de 32 ha).
source http://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-225.html

Une charte signée en mars 2006 entre les ministères concernés et la Fédération Française de Golf, prévoit des audits pour mesurer la consommation des golfs et ses modalités pour en tirer des mesures de maitrise de la consommation  et arriver à une économie de 30 % en 3 ans.
http://www.ecologie.gouv.fr/Charte-pour-les-golfs.html

Les premiers audits ont été faits en Poitou-Charente, région sensible.

Les chiffres ci-dessus semblent surestimés quand on regarde l'audit du golf de l'Hirondelle à Angoulême qui  sur 35 ha a consommé 27 000 m3 au total en 2003 et 19 000 m3 en 2006.
Soit moins de 500 m3 par ha de golf  en 2006 (mais seulement 13,2 arrosables pour les fairway, green et tee de départ et finalement seulement 1,2 ha arrosés)   !

Et malgré cette faible consommation, il est possible de la réduire fortement en récupérant les eaux de ruissèlement en construisant un réservoir intégré dans un étang paysager.

Alors noyés dans ces chiffres ?

Message optimiste : j'ai l'impression, qu'entre le rapport du Sénat sur des données de 1995 et les audits faits en 2007, les golfs ont faits de très gros efforts mais qu'il reste encore des mesures importantes pour entrer dans l'ère des GDD (golfs à développement durable).

Le rapport du ministère chargé de l'Ecologie focalise sur les économie potentielles immédiates. Soit sur l'eau potable, une économie assez facile de 20% de nos consommations  par la réduction des fuites d'eau dans nos maisons et autant par une meilleure maîtrise technique de l'arrosage des espaces verts. Et 5 à 10 % de mieux par une maîtrise technique des comportements tant des citoyens que des agriculteurs et des industriels.

Par ailleurs, j'ai trouvé que 1 hectare de tomates en Andalousie consommait 6 000 m3 d'eau par an, pareil qu'un ha de maïs en France.

Alors faut-il consommer des tomates Andalouses et du maïs Français en salade ou jouer au golf ?

Si vous avez des chiffres sur votre golf favori, je suis preneur.

Conclusions :

• pas de manque d'eau en France (sauf en été dans certaines régions, quand l'agriculture pompe jusqu'à 90% de la ressource et c'est un vrai problème). André me l'a confirmé  "Un seul critère a fait chuter la consommation d'eau potable : le prix qui a augmenté fortement pour permettre d'investir dans l'assainissement et la protection des ressources.
• Les golfs n'ont rien à faire dans les pays secs (eau pour les riches au détriment de la population).
• créer un label GDD (golf à développement durable) pour les golfs qui respectent la charte.